L’AG 2022 sur le toit des Alpilles

D’abord, le paysage en grand, qui transcende parfois les limites communales. Les conseils donnés sur les berges de l’étang de Berre, à Saint-Mitre-les-Remparts, ou encore sur la côte méditerranéenne au niveau de Port-Carro, à Martigues, mais encore le paysage agricole, qui a fait, en 2021, l’objet d’une publication à part entière à destination des agriculteurs candidats à la construction dans ces espaces sensibles, nous ont amenés à travailler à grande échelle. Les actions « Plan de Provence », à destination des écoliers (à Ensuès-la-Redonne et Saint-Paul-lez-Durance), ou notre présence à la Commission départementale de la nature, des paysages et des sites (CDNPS) ont montré, à la mesure d’une commune ou d’une entité paysagère, que l’observation fine du contexte et le respect de l’existant sont des clés pour comprendre l’évolution de notre cadre de vie.

… Ou sur ces quartiers qui forment souvent des noyaux villageois. De Palette (Le Tholonet) au centre des Pennes Mirabeau, les communes ont été accompagnées par le CAUE sur la voie de « stratégies urbaines ». Des réflexions mêlant étroitement les espaces publics, les équipements et les logements. Les uns n’allant pas sans les autres. Le cas de Fourchon, entre Arles et Pont-de-Crau, nous a donné l’occasion de réfléchir à l’évolution d’une zone d’activités commerciales qui veut s’humaniser en accueillant des modes de déplacements doux, s’intégrer à la ville la plus proche et accueillir un boulevard urbain. L’Opération façades, qui voit nos architectes conseil accompagner les propriétaires dans les centres anciens pour favoriser des ravalements de qualité, avec techniques et matériaux ad hoc, constitue un travail de fourmis, pour que chaque façade réalisée dans les règles de l’art joue son rôle dans le tableau général d’un centre ancien. La formation des architectes sur la question des enduits et des badigeons, les palettes de couleurs que nous réalisons petit à petit pour chaque commune du département (en 2021 : Cabriès, Salon-de-Provence, Lambesc, Les Pennes-Mirabeau, Éguilles, Saint-Paul-lez-Durance, La Fare-les-Oliviers et Cornillon-Confoux) aident à accompagner au mieux ce dispositif.

Mettre en place des modes de déplacements doux (ou actifs), trouver de l’espace pour construire ou densifier sans risquer de perdre le charme villageois, former les élus au rôle de maître d’ouvrage, mais aussi participer à la Commission départementale d’aménagement commercial (CDAC) sont autant d’action du CAUE pour faire profiter de son expertise à cette échelle. La Barben, Verquières, Barbentane et Saint-Rémy-de-Provence, entre autres, ont pu bénéficier de nos conseils avant de se lancer dans des opérations de densification urbaine.

Futurs élus et électeurs dans nos communes, les enfants ont été sensibilisés à l’histoire de la ville et de l’architecture lors de la journée des Enfants du patrimoine.

Une place, un boulevard, des trottoirs… La réussite de ces espaces, qui semblent n’être à personne, concerne tout le monde. La place de la voiture est interrogée à Salon-de-Provence autour de la place du Général-de-Gaulle, l’apaisement est recherché dans le centre d’Ensuès-la-Redonne, Septème-les-Vallons se cherche une entrée de ville à sa mesure, Pélissanne réinvestit son parc Saint-Martin et les berges de la Touloubre, tirant leçon des confinements de l’année précédente : il faut favoriser l’accès à la nature pour le plus grand nombre.

Vivre ici ou ailleurs, dans un village ou une métropole (qui parfois se confondent) : nos modes de vie dans les espaces urbains étaient scrutés par le festival Image de ville, qui s’est tenu du 14 au 24 octobre et dont, cette année encore, le CAUE13 était partenaire.

Se loger est une question prégnante pour un grand nombre de nos concitoyens. Les constructions ne suivent pas la demande et, quand elles sortent de terre, c’est souvent en oubliant les critères élémentaires de la qualité des espaces : taille des pièces, ventilation naturelle, orientation, etc. Dans notre département, le climat (en tenant compte de son évolution) est une contrainte supplémentaire. Après les confinements de 2020, habiter s’est imposé comme l’un des grands thèmes de 2021 pour le CAUE. Dès le début de l’année, nous faisions paraître, en partenariat avec l’EPF Paca, le livre Penser, bâtir, habiter, qui dressait un état des lieux et posait les bases d’un renouveau en matière de construction de logements. L’année fut aussi celle d’une première dans le département : la création, sur la commune de La Roque-d’Anthéron, d’une charte de qualité AUE à destination des promoteurs. De nouvelles chartes sont à prévoir sur plusieurs autres communes. Sollicité pour participer à de nombreux jurys d’architecture pour des projets publics, le CAUE a aussi renforcé sa présence auprès des habitants, afin de les accompagner dans leurs envies de construction, d’aménagement, d’extension ou de réhabilitation. Ce sont ainsi désormais 51 architectes conseil qui assurent des permanences en mairie, sur les 106 communes adhérentes du département.

Compétence communale, les écoles ont été très présentes dans nos discussions avec les élus. L’architecture scolaire étant l’un des premiers contacts avec un équipement public pour les enfants, nous avons également lancé un programme original d’action-sensibilisation sur l’amélioration des cours de récréation. À la fois usagers et paysagistes en herbe, les élèves des communes de Beaurecueil et de Meyrargues, encadrés par le CAUE, ont pu être les acteurs de la transformation de leur espace de jeu et de détente.

Dans une perspective programmatique, le CAUE s’engage, au côté des communes et des collectivités territoriales, à accompagner l’adaptation de nos modes de vie à la nouvelle donne liée au changement climatique. Objectif : donner encore plus de force au « E » de CAUE pour relever localement les défis de la transition énergétique.

L’assemblée générale a aussi été l’occasion de dévoiler quelques projets en cours ou à venir. À l’issue de la réunion, les participants étaient invités à assister à des projections dans les salles attenantes. Un écran présentait une série de cartes issue de l’atlas [métropolitain], ouvrage à paraître en septembre 2022. Des casques mis à disposition permettaient de se laisser emporter dans des paysages sonores de Bouches-du-Rhône. Enfin, dans un autre espace, un film décrivait l’action « Ma future cour d’école » à Beaurecueil.