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Les Enfants du patrimoine, c'est la classe !
Le 16 septembre 2022, pour la journée des Enfants du patrimoine, le CAUE13 organisait des visites dont l’architecture était l’héroïne. Exemples au Mucem et au musée d’Histoire de la ville de Marseille.
Bouches-du-Rhône
En autonomie en téléchargeant nos fiches ou accompagnés d'un guide, le 16 septembre dernier, lors de la journée des Enfants du patrimoine, des professeurs du département ont pu emmener leurs élèves sur les chemins de l'architecture. À Marseille, le Mucem et le musée d’Histoire de Marseille ont joué le jeu. Des CM2 et deux classes de première, entre autres, ont pu découvrir des éléments de leur cadre de vie, traverser les époques et toucher la matière…
Les sens en éveil
« Qui peut me dire qui sont les Massaliotes ? », demande Luc Glardon, guide du musée d’Histoire de Marseille, aux élèves de CM2 de l’école Hozier (deuxième arrondissement). Réponse, en cœur : « Les Marseillais ! » Cette année, les matériaux étaient à l’honneur pour raconter aux enfants la naissance et le développement de leur ville jusqu’à nos jours. Rentrer dans les détails de la constitution du Vieux Port, pour eux qui viennent du « jeune » port, la Joliette, fut une expérience.
Les maquettes de la ville grecque (le Panier), ses extensions progressives jusqu’à leur propre quartier mais aussi vers le sud. Entre temples antiques, églises chrétiennes et Hôtel de ville dessiné par Pierre Puget, les liens ont été tissés avec pédagogie. Et puis vint la matière, qui dessine les espaces publics ou privés que nous habitons. Celle qui raconte la ville, ses rapports avec le reste du département et du monde. Pierre de la Couronne, de Cassis, de Fontvieille ou de Calissane (Lançon-de-Provence) et bien sûr l’italienne pietra serena. Sans oublier les matériaux transformés ou cuits, comme le ciment ou la terre cuite. « Vous connaissez Grand Littoral ? » Tous acquiescent. « Eh bien, à cet endroit, il y avait une tuilerie, explique le guide. Beaucoup des tuiles qui couvrent les toits de Marseille y ont été fabriquées. » La visite sollicite la mémoire, mais aussi la vue, l’ouïe et même le toucher. Les enfants ont pu caresser les différentes pierres qui leur ont été présentées sous forme d’échantillons, même un élément de rocaille (ciment sculpté), issu de la collection du CAUE13. Désormais, en marchant simplement sur les pavés, il se souviendront de leur visite au musée.
À la croisée des cultures
Qu’est-ce qui fait 57 mètres de côté, 20 mètres de haut et se prend pour une éponge de mer ? Réponse : le bâtiment du J4 (le Mucem). Son intégration dans le paysage, sa modernité, son lien avec l’histoire de la ville, le paysage Méditerranéen, ses différentes fonctions… Les élèves de première du lycée des métiers de La Viste (seizième arrondissement de Marseille) ont pu parcourir, souvent pour la première fois, l’exosquelette en béton fibré qui a su devenir en moins de dix ans un des symboles de la ville. Anaïs Wahl, la médiatrice culturelle qui les a guidés ce jour-là, n’a pas ménagé ses efforts pour expliquer le principe d’un concours d’architecture, elle a montré les différents projets qui ont été proposés avant que celui de Rudy Riccioti ne remporte la mise. Que l’architecte, d’origine italienne, fut né en Algérie a marqué les esprits. La culture méditerranéenne est symbolisée ici, dans un lieu vivant, à la fois espace public et muséal, salle de concerts, de conférences et même lieu restauration… « Je vais revenir avec ma mère », a soufflé l’un des élèves à l’issue de la visite. L’institution, d’abord intimidante, est soudain devenue familière.