Une assemblée générale au pied de la Sainte-Victoire

Cette année, c’est sur le piémont sud de Sainte-Victoire, à Puyloubier, commune adhérente depuis 1995, que s’est tenu l’événement. Dans la salle des Vertus, aux allures de salle de cinéma, la réunion n’a pas été le cadre d’une simple formalité, mais d'un moment d’échanges sur les aménagements urbains, les nouvelles contraintes écologiques, l’évolution des mobilités… Cette rencontre entre édiles (pour certains élus seulement depuis 2020) et architectes conseil fut aussi l’occasion de parler du rôle de l’association auprès des différents acteurs du territoire.

« Quand une commune identifie un besoin d’aménagement, le CAUE lui permet de cerner les enjeux, d’élaborer des scénarios avant de lancer les études proprement dites, a rappelé en introduction Henri Pons, maire d’Eyguières récemment élu à la présidence du CAUE. Car le Conseil d’architecture ne se substitue ni au maître d’œuvre ni au bureau d’étude : il nous fournit des outils pour nous aider à prendre une décision. »

En présence de Frédéric Guiniéri, maire de Puyloubier, et d’Agnès Amiel, vice-présidente du CAUE et conseillère départementale, une partie des nombreux dossiers traités par le CAUE en 2020 ont été présentés par Gilles Galice, directeur de l’association, devant une assistance particulièrement attentive

Puis une présentation des actions, en cours et à venir (vidéo ci-dessous) et à différentes échelles du territoire, a permis d’apporter un éclairage sur la démarche transversale menée par le CAUE. Dans les discussions qui ont suivi, il a notamment été question de l’intégration du bâti agricole dans nos paysages. Par exemple : comment conseiller un agriculteur lorsqu’il a besoin de construire un nouveau hangar ? Quand il souhaite installer des panneaux photovoltaïques en toiture ? Des solutions existent. Un ouvrage synthétique et pratique intitulé Intégration du bâti agricole dans le paysage est en cours de réalisation et paraîtra début 2022. Il comprendra vingt recommandations à l’usage des agriculteurs, mais aussi des élus, des instructeurs de permis de construire et des architectes conseil. « Les architectes conseil sont souvent consultés sur ce sujet, a expliqué Alain Ofcard, directeur adjoint de la DDTM 13, structure de l’Etat, membre du conseil d’administration du CAUE. Ce travail du CAUE traitera de façon très pragmatique du bâtiment lui-même et de tous les abords, avec des recommandations simples. » L'objectif a été résumé par Gilles Galice : « Aider les agriculteurs, les accompagner le plus en amont possible dans leur démarche de construction. »

Lors des échanges, Michel Illac, maire d’Ensuès-la-Redonne, a pu décrire sa façon de collaborer avec le CAUE depuis 2008. « Grâce à cet accompagnement, nous pouvons être fiers de notre salle des fêtes qui a été réalisée après une définition précise de la commande avec les architectes du CAUE puis un appel à candidatures. Bien sûr, on n’a pas toujours été d’accord ! s’est-il exclamé sur le ton de la plaisanterie. Mais on discute beaucoup et on travaille toujours ensemble, notamment sur le centre villageois. Il n’y a pas de petit projet : dans nos calanques, on n’a pas le droit à l’erreur. »

Régis Martin, maire de Saint-Marc-Jaumegarde, village de l’arrière-pays aixois où la pression foncière est importante, a expliqué combien l’offre du CAUE est précieuse pour les communes comme la sienne, petites et ayant peu de moyens.

De son côté, Martine Césari, maire de Saint-Estève-Janson, a rappelé qu’elle n’aurait pas pu réaliser les projets qui lui tenaient à cœur pour son village de la vallée de la Durance sans l’aide du CAUE.

« Notre relation avec le CAUE est forte et ancienne, s’est félicité Frédéric Guiniéri, maire de Puyloubier. Au-delà des permanences pour les particuliers qu’elle assure mensuellement, l’association nous accompagne pour protéger ce bijou et son écrin que sont le village et la Sainte-Victoire. À titre d’exemple, grâce au programme “Opération façades” désormais soutenu financièrement par le département, nous en sommes à 220 façades rénovées en vingt ans, ce qui est conséquent pour un village de 1 800 habitants. Et c’est sans compter les conseils ponctuels, chaque fois que nous avons dû faire un choix. Parfois même pour des détails, comme le type de pavés du centre ancien. »

Compte tenu du contexte sanitaire, entre les confinements, les couvre-feux et le télétravail, ces deux dernières années ont été atypiques. « Mais chacun a continué ses missions, à distance ou en présentiel, a déclaré Gilles Galice, le directeur. Nos activités n’ont pas diminué par rapport aux années précédentes, preuve d’équipes soudées, en interne comme en externe. Merci aux élus, aux architectes et à tous nos partenaires ! »